Edito Juillet-Août 2025
C’est le moment de prendre le train pour celles et ceux qui peuvent encore s’évader pour changer d’horizons, pour se relier aux autres, se relier au vivant, se relier au monde. « Se relier aux autres et au Monde », je vais beaucoup l’utiliser dans cet édito et aussi pour les semaines et les mois à venir, jusqu’à l’user comme un short d’été.
Depuis le mois de juin, j’ai repris le train, vous vous en doutez. J’ai payé une carte liberté pour l’année.
En juillet, j’ai pris le train depuis Marseille et je suis allé à Avignon… ou en Avignon, selon ce que vous préférez, juste pour quelques jours de festival. J’y ai vu de belles choses qui parlent de nous les humains, nos travers, nos espoirs aussi, des pièces dont le sujet est l’inceste, la dépression des adolescents aussi, des sujets brûlants, des pièces politiques, des textes pour nous dire la complexité du Monde.
Les artistes et le festival se sont mobilisés pour que l’horreur cesse à Gaza, que le génocide s’arrête. De belles prises de paroles, des témoignages, des belles propositions artistiques aussi. C’est déjà ça, cela fait du bien. Continuons le combat avec nos cœurs, restons reliés les uns aux autres, restons reliés à Gaza.
Il faut que cela cesse, il ne faut plus qu’on tue des enfants parce qu’ils ont faim, comment peut-on tuer des enfants quand ils tendent les mains ? Parce qu’ils sont palestiniens, arabes, musulmans donc terroristes en puissance. C’est à pleurer quand on entend s’émouvoir la droite et l’extrême droite française et les chancelleries occidentales, quand l’armée de Netanyahou, quand l’armé de l’entité sioniste d’extrême droite, l’armé du peuple d’Israël dont la mémoire s’efface, frappe la seule église de Gaza, et tue trois personnes. Il faut leur rappeler que ce sont des enfants, des femmes et des hommes palestiniens qu’on tue, qu’ils soient chrétiens ou musulmans ou athées, ce sont des enfants, des femmes et des hommes, un point c’est tout. Chaque jour avec tous ces conflits de par le Monde, et ses lots de souffrances, chaque jour mon humanité se fissure, comme vous, j’imagine. La mobilisation existe en Israël heureusement, pour que cela cesse, mais on ne l’entend pas assez et cela n’est pas beaucoup relayé par la presse occidentale.
La langue arabe était à l’honneur cette année dans le IN du festival d’Avignon, mais il n’y avait pas, d’après ce que j’ai entendu, de véritable représentation théâtrale : plutôt des textes dits, de la poésie, de la danse, d’autres formes narratives. C’est déjà cela ! La langue arabe a du mal à exister en France, et pourtant, c’est la deuxième la plus parlée, mais on entend encore de la bouche de certaines personnes et pas celles auxquelles on pourrait penser « vous parlez le musulman ! ». C’est une langue universelle et académique, pas la langue du mal, tête de pois chiche. J’espère que tu reviendras sur terre sous la forme d’une merguez.
A Colombes, MURMURES, le rendez-vous d’été, porté par l’équipe du Temps de Vivre, s’est bien déroulé. On vous enverra le bilan. Malgré les gouttes d’eau, cette aventure artistique culturelle et locale, dédiée à la toute petite enfance, a rassemblé petits et grands. Bravo à l’équipe, aux artistes et aux bénévoles. Il faut se relier au monde et aux autres, il faut s’initier à cela et cela commence dès la toute petite enfance.
Je prends le train, cet été encore, je suis même à bord d’un TER LIO au moment où je vous écris. Il est vide, je m’ennuie un peu, mon voisin dort et nous sommes seulement deux. Il me conduit de Marseille à Sète où je vais raconter pendant le festival de poésie Voix Vives, d’une rive à l’autre. Quel joli titre ! Je vais écouter de la poésie, en langue serbe, italienne, grecque, Turque, maltaise, occitane, corse, catalane, française, en hébreu, et bien sûr en langue arabe du Maroc à la Syrie, langue arabe de Palestine.
Une passerelle entre les rives de la grande bleue, d’Est en Ouest du Sud au Nord. De la poésie et des histoires pour nous relier les uns les autres, faire Monde. C’est un bonheur chaque année, cet arbre florissant du Monde où chantent les oiseaux de toutes les couleurs.
Cet fin d’après-midi l’air est moins chaud, non, c’est la climatisation du LIO, j’ai même un peu froid. J’espère que vous allez marcher sur les chemins de randonnée pour respirer, ou passer le temps à lire, à rêver, et pour ceux qui ne partent pas, de prendre le temps pour vous. Alors où que vous soyez, je vous souhaite de goûter aux douceurs de l’été.
De vous relier aux autres de vous relier au Monde.
On se donne rendez-vous pour les RUMEURS URBAINES 2025, le programme va bientôt partir à l’impression, la fête sera belle.
Bel été au nom de toute l’équipe du Temps de Vivre.
Sortie de création pour Dis-moi Grand-Terre en décembre 2025 à l’Espace Saâd Abssi de Gennevilliers, puis au théâtre L’Avant Seine de Colombes.
Retour à Ithaque
Samedi 24 mai à 19h – format Hors les murs – Coulée verte
Rumeurs Urbaines
Festival et fabrique du conte et des arts du récit
La 26ème édition aura lieu en octobre 2025.